30 janvier 2016

Mardi 26 au samedi 30 janvier, Salinas, Vieques, Fajardo

On quitte l’île de Caya de Muertos mardi matin et on atteint rapidement le mouillage très protégé de Salinas, toujours sur la côte sud de Puerto Rico. On est encerclé par de la mangrove, c’est magnifique ! Quelques lamentins viennent jouer autour du bateau.






On est épaté par la gentillesse des gens à Puerto Rico : mercredi matin, en demandant à une dame où se trouvait le supermarché le plus proche, elle m’y a emmenée et est restée dans sa voiture tout le long de mon avitaillement en me disant de ne surtout pas me presser ! Elle m’a ramenée au ponton pour que je ne porte pas les courses trop loin… Les gens nous saluent dans la rue, qu’on ait ou non avec eux une relation marchande et c’est bien agréable.
On a attendu à Salinas que le vent et la mer se calment un peu (30 nds d’est, plus de 2m de houle) avant de rejoindre l’île de Vieques, tout à l’est de PR ! Enfin à l’est !! La remontée de PR face au vent avec la houle de la mer des Caraïbes et des étapes plutôt longues (45 milles pour cette dernière) ne sont pas de tout repos ni des plus agréables ! On a même rencontré un skipper professionnel qui disait décliner les propositions de convoyage de voilier depuis la République Dominicaine jusqu’aux Iles Vierges pour éviter cette remontée…
Pour l’heure, on est arrivé à la luxueuse marina de Puerto del Rey, la plus grande de la Caraïbes où l’on attend Amaury et Julie qui devraient atterrir cette nuit. On a hâte !

M

26 janvier 2016

Jeudi 21 au lundi 25 janvier : Mona, le retour !

Jeudi midi, après des démarches administratives interminables pour faire notre clairance (nouvelle visite de deux officiels à bord, petite « propina » au passage pour les douanes), on quitte la République Dominicaine, direction Puerto Rico !



On y retrouve Amaury et Julie le 1er février ! On commence à la voile jusqu’à l’île de la Mona. La première partie de la navigation est top avec une mer assez plate, une magnifique vue sur la Piscina et Saona ; et en prime deux baleines qui soufflent à une centaine de mètres du bateau.
Après Mona Island on est obligé de démarrer le moteur sous le vent pour appuyer les voiles au près serré, la mer s’agite avec une houle croisée de deux mètres, l’une venant des caraïbes, l’autre de l’Atlantique. C’est le Canal de la Mona après tout, qu’est-ce qu’on croyait ? Il n’est pas célèbre pour rien ! On avance quand même plutôt bien.
Au petit matin on entre dans les eaux territoriales de Porto Rico. Malgré notre annonce d’arrivée par VHF, nous sommes survolés à plusieurs reprises par un hélico des US coast guards. On apprendra après qu’ils sont à la recherche d’un catamaran blanc qui n’a pas fait sa clairance d’entrée… On se croirait dans un film, moi à la barre au près survolé par un hélico en rase motte ! Je me dis qu’ils vont peut-être nous canarder…
Enfin tout se passe bien et nous pouvons finir à la voile au travers en remontant vers la baie de Boqueron dans une eau turquoise. Les filles se réveillent en pleine forme comme à chaque navigation de nuit. On est un peu sonné par cette navigation mais heureux d’être à bon port.
A 13h30 après avoir appelé les bureaux de l’immigration on comprend qu’il faut être avant 15h au bureau des douanes de Mayaguez pour faire notre entrée (Ville située à une vingtaine de kilomètres au Nord). Là c’est le branle-bas de combat : réveil des filles pendant leur sacro-sainte sieste, rangement express du bateau, préparation des papiers. Et on saute dans l’annexe pour le village de Boqueron. Sur place, grâce à l’aide des habitants qui se plient en quatre pour nous aider, on trouve un taxi non officiel, piloté par Eddie (pour les prochains son numéro +17872997935) qui nous mène à Mayaguez à vive allure. Finalement tous les papiers sont bouclés avant 16h ! Sur la route, on remarque vraiment le changement de pays. La campagne est magnifique, mais tout est américanisé. Avec des highways, des malls, des fast food, des grosses voitures, stades de Base Ball. Eddie est un peu fou mais très sympa, on profite de la musique à fond dans sa voiture… Il était DJ à New York dans les 80’s ! On est content de retourner dans le village de Boqueron où il fait bon vivre. Les habitants sirotent leur apéro en jouant au billard ou en se dandinant sur de la musique.


Le lendemain on profite de la plage avec une jolie vue sur un cours d’optimiste, Raphaëlle veut y participer ! Ce sera pour plus tard. Pendant ce temps, Brandy, une habitante du village est en train de faire notre lessive, tranquille (on n’est pas des feignants, il n’y a pas de lavomatic !).
Le soir même on part pour l’Isla Caya de Muertos, encore une navigation de nuit. On les enchaine un peu mais sur les longues navigations, qui plus est dans la houle, on préfère profiter du sommeil dess filles. La fenêtre météo semble bonne. Finalement, toujours ce fameux canal de la Mona, on a des vents bien plus forts que prévus, à 20 nds établis avec des rafales à 25 agrémentés d’une houle de 3 mètres très désorganisée. Heureusement que le vent est Sud-Est et nous permet de tirer des bords sans utiliser les moteurs… Mais c’est encore une navigation éprouvante, on reste à la barre toute la nuit pour négocier les vagues,  et on se fait bien rincer par les vagues.

Arrivé sur cette nouvelle île, on est ravi. C’est une réserve naturelle parcourue de quelques sentiers ombragés de cactus avec en prime un phare en haut d’une colline avec une vue panoramique sur les environs. On profite bien de cette étape pour se ressourcer (crêpes, filet mignon aux champignons et à la crème !!). On verra même des lamentins, sorte de vache de mer de 1.3 t qui broutent 10% de son poids en algue chaque jour.

PE







15 janvier 2016

Samedi 9 et dimanche 10 janvier, Club Med Punta Cana

Papa nous offre deux jours au Club Med de Punta Cana en famille. L’hôtel est somptueux. Les filles s’éclatent à la piscine, profitent des jeux pour enfants. Avec Thaïs, je m’essaie à la gym aquatique, on est séparée à plusieurs reprises par le « GO », tellement on se marre et on rate les enchainements. PE va taper quelques balles au practice avec Papa. Mais surtout, on se goinfre au délicieux buffet. On se fait des repas à 6000 calories pour compenser la diet des derniers jours…


Du lundi 11 au vendredi 15, Ile de Saona et Bayahibé

Le lundi 11, Papa et Thaïs nous rejoignent sur le bateau. On est ravi de le leur présenter. Le soir-même, on prend la mer pour une navigation de nuit vers le sud de la République Dominicaine.
Au coucher du soleil, on aperçoit une baleine au loin dans le canal de la Mona. Malheureusement, elle s’éloigne vite.
La nav se passe très bien, avec 12 nds de vent au portant. Nos nouveaux arrivants assurent grave, et ils ne sont même pas malades ! Au petit matin, on arrive dans un mouillage de rêve au sud est de la RD, en face de l’île de Saona. Toute la zone est une réserve naturelle. Le mouillage est une grande piscine (d’ailleurs il est appelé La Pisicina, bien vu !), avec des eaux peu profondes, une eau turquoise et des étoiles de mer par centaines. Si peu profonde que malgré un contrôle attentif du sondeur, on se retrouve échoué sur un banc de sable tellement on voulait se rapprocher de la piscine pour faire plaisir à Thaïs ! PE saute à l’eau (à 6h30 du matin…) et a de l’eau jusqu’à la taille ! Comme le dit un proverbe breton, « quand les mouettes ont pied, il est temps de virer »… On tente plusieurs manœuvres de déséchouement, au moteur d’abord, puis en essayant de faire gîter le bateau en tractant la drisse de spi avec l’annexe, comme en monocoque (illusoire sur un catamaran !!!!), puis en tractant le bateau avec l’annexe pour le faire pivoter. Finalement, on y parvient avec un bon coup de marche arrière combiné à une traction rotative de l’annexe. Soulagé, on s’éloigne bien vite et on va mouiller dans une eau un peu moins turquoise mais bien plus profonde ! Après une inspection minutieuse de la coque, on est complètement rassuré, aucun dommage à signaler, c’était heureusement du sable.
On passe la journée à « la piscine », où l’on est bientôt rejoint par des hordes de bateaux à moteur déversant des flots de touristes avec musique à fond et rhum à volonté.
Le soir, les filles ouvrent leurs cadeaux de Noël apportés par Papa et Thaïs de la part des grands-parents. Il y a aussi plein de petites surprises de Maman et Henri comme du chocolat et des rillettes de saumon. C’est la fête à bord !
Le lendemain, on met le cap sur l’île de Saona, joyau dominicain bordé de plages de rêve. Les filles profitent du savoir-faire de leur tante en matière de châteaux de sable.





On rejoint le mouillage de Bayahibé le jeudi, après une super nav de 10 milles au portant, sur une mer plate, avec 16 nds de vent, idéal pour s’essayer aux manœuvres.

Malheureusement, les filles ont 39°C de fièvre et sont franchement fatiguées. Elles ont dû attraper un petit virus.

Vendredi 8 janvier, Saint Domingue

Aujourd’hui, je me lève aux aurores. Marie, PE et les filles ont loué une voiture et passent me chercher pour partir visiter Saint Domingue, la capitale de la République Dominicaine.
Nous nous serrons à 5 dans leur voiture de loc pour 4 personnes. Je me cale entre les filles et leurs sièges bébé à l’arrière. Une proximité des plus reposantes comme vous pouvez l’imaginer.
Le voyage de deux heures et demi jusqu’à Saint Domingue passe très vite, entre les récits de nos voyages et l’habillage des poupées. Il est 13 heures quand on arrive, tous affamés !
Déjeuner à la française dans une petite brasserie/boulangerie et découverte de la ville de Saint Domingue. La ville coloniale est déserte mais magnifique. A deux pas de là, nous entrons dans le quartier plus populaire, beaucoup plus vivant. La sérénité de la ville coloniale contraste avec la musique latino des cafés et les rues investies par le marché dans les quartiers environnants.
La fatigue des filles commencent à se faire sentir vers 15h. Je prends Juliette en porte bébé et Baba marche avec Marie.

Nous retrouvons notre voiture si bien gardée par un amateur de Rhum et reprenons la route jusqu’à Punta Cana. On se quitte sans trop de larmes, ils viennent tous les 4 au CLUB MED le lendemain! 

Thaïs













7 janvier 2016

La grande traversée !

C’est décidé nous partirons pour la république dominicaine (500 milles nautiques) le 1er janvier. La fenêtre météo semble parfaite, il est temps pour nous de faire la traversée de la mer des caraïbes. Le matin de la nouvelle année on est donc prêt à partir quand un BMS (Bulletin Météo Spécial) est annoncé à la VHF. Avis de grand frais avec des vents de force 7 prévus dans les canaux ! On décide donc de repousser notre départ et de visiter Fort de France par la mer en attendant.

Finalement nous partons donc le 2 janvier en début d’après-midi. Les vents sont prévus d’Est force 4 avec des rafales à 5 et une mer agitée avec 2 mètres de creux. Nous traçons donc au grand largue, le vent et la mer sont plus forts que les prévisions ! Heureusement que nous avons attendu pour partir. On se fait un beau surf à 14.4 nds.
Dans la  première nuit, le vent passe au sud est, le bateau tient bien le vent arrière en ciseau. On enchaine les empannages et les changements de cap pour éviter les grains (plus de 35 nds !), on ne cesse de prendre des ris.
Les trois premiers jours s’enchainent ainsi, entre grains et  assez grosse mer. Les filles sont extraordinaires, elles ne bronchent pas ! Elles jouent tranquillement à l’intérieur et se font de bonnes siestes.
On croise seulement deux bateaux pendant tout le trajet, mais on en évite un pendant la nuit qui faisait route de collision avec nous.
Arrivés au large de Cabo Rojo (pointe sud-ouest de Porto Rico) au lever du soleil le matin du 5 janvier, on est suivi longuement par les gardes côtes américains. Le passage du canal de la Mona se fait sans encombre ce qui parait-il est rare. Ca ne sera peut-être pas le même tableau au retour.
Pour éviter d’arriver à Punta Cana de nuit dans un chenal réputé difficile, on préfère faire escale sur l’île de la Mona, île portoricaine à mi-distance entre PR et la République Dominicaine, sur les conseils d’un ami rencontré à Grenade. Le mouillage et la passe dans la caille ne figurent même pas sur les cartes ! L’entrée du lagon au nord de Punta Arenas est indiquée par un alignement, il fait seulement une dizaine de mètres de large et 2m de profondeur, c’est chaud ! Mais une fois dans le lagon c’est une vraie piscine. Un paradis turquoise ! On est contacté par les US coast guard qui nous autorisent à y passer la nuit (mouillage sur bouée gratuite). On se détend en les voyant en maillot de bain sauter de leur annexe avec la musique à fond, ce qui est loin de l’image que l’on se faisait d’eux !
L’île est une réserve naturelle, les Galapagos des Antilles. On profite de la plage et on voit de multiples tortues et des hordes de bernards l’ermite.


Le lendemain on repart pour la république dominicaine (37 milles), bien reposés et ravis de cette escale impromptue.
Arrivés vers 14h le 6 janvier à Cap Cana Marina après 500 milles, c’est un peu Disneyland ! On a le droit au défilé des officiels avec un colonel de l’armée, un homme du ministère de l’agriculture, et trois autres… Au moins ils enlèvent leur rangers en montant sur le bateau et n’ont pas demandé de bakchich ! Seul le délégué du Ministère de l’Agriculture est dérangé par le fait qu’on ait rapporté des fruits et légumes de Martinique. Il nous donne une bonne leçon sur la transmission des maladies infectieuses et confisque nos délicieuses petites bananes.
Le soir on en profite pour visiter la marina qui est énorme, on doit se déplacer en golf car. Ici les milliardaires ont leur villa avec piscine et leur yacht de pêche au gros garé devant ! On hallucine. Les distances ne se comptent pas en kilomètres mais en dollars (de taxi). En revanche, tout le personnel de la marina est très accueillant et se met en quatre pour nous être utile.

On est ravi d’être enfin arrivés après s’être fait bien secoué, et on compte bien se reposer !